mardi 30 janvier 2024

ISRAEL/PALESTINE

 

 

Israel-Palestine un affrontement « apocalyptique » entre deux mémoires traumatisées

 

Publié: 26 novembre 2023

 



Les Palestiniens comme les Israéliens sont prisonniers de mémoires traumatiques, ce qui joue un rôle majeur dans l'intensité de leur confrontation actuelle. Andy.LIU/Shutterstock

 

Depuis le 7 octobre, l’opposition entre les partisans d’Israël et ceux de la Palestine prend parfois des allures « huntingtoniennes » – ou schmittiennes, selon le principe de la distinction basique ami/ennemi élaborée par Carl Schmitt.

 

Cette opposition, souvent caricaturale, se manifeste sans discontinuer dans les rues, sur les campus et sur les plateaux de télévision des grands pays occidentaux comme des pays arabes et musulmans, donnant le vertige aux observateurs et, surtout, aux décideurs.

 

La confrontation a de multiples dimensions – militaire, certes, mais aussi politique et hautement symbolique. Elle met en jeu deux représentations mémorielles profondément traumatisées : celle des Israéliens, hantés par la Shoah et les pogroms du début du XXe siècle, auxquels les massacres du 7 octobre ont souvent été assimilés ; et celle des Palestiniens, marqués par la Nakba, cette date originelle de 1948 qui a provoqué leur premier exode massif et à laquelle est comparable aujourd’hui la situation de la population de Gaza. Il est impératif de toujours tenir compte de ces visions quand on cherche à comprendre les motivations et les enjeux psychologiques des deux parties.

 

Le traumatisme de la mémoire juive n’a pas pris fin en 1948 : il venait seulement de commencer

 

Du côté palestinien, et du côté arabe et pro-palestinien en général, la perception de l’année 1948 demeure centrale. Cette année fut celle de la Nakba – littéralement la catastrophe, le premier grand exil, qui a jeté 700 000 Palestiniens sur les routes.

 

Pour les Juifs, 1948 fut seulement la date à partir de laquelle le peuple juif a pu se relever afin de comprendre ce qui lui est arrivé. En effet, la création d’Israël, le 14 mai de cette année, fut une petite victoire, un instant de joie avant des décennies de fouilles traumatiques dans la tragédie collective que représente l’entreprise de l’extermination des Juifs d’Europe par les nazis.

 

Au niveau de la construction et de la reconstruction de la mémoire juive, le temps ne faisait que révéler et agrandir les reliefs et détails du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale

 



À Jérusalem, Yad Vashem préserve la mémoire des victimes de la Shoah

 


 

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https://theconversation.com/israel-palestine-un-affrontement-apocalyptique-entre-deux-memoires-traumatisees-217721

 

Par conséquent, la seconde moitié du XXe siècle ne fut pas, pour la société israélienne, un temps de convalescence post-traumatique, mais plutôt le début d’une interminable exploration du traumatisme. La mémoire de la Shoah incarne un constituant commun et collectif au sein de la société et de l’espace public israéliens. Les deux minutes de sirènes qui retentissent dans tout Israël chaque année le jour de la commémoration de la Shoah en constituent un exemple.

 

Or, cette tragédie humaine fut souvent instrumentalisée par la démagogie politique arabo-musulmane et, aussi, par la démagogie politique israélienne. Côté arabo-musulmans, on se souvient par exemple de l’appel à « jeter les Israéliens dans la mer », propos volontairement génocidaire de l’ancien dictateur syrien Hafez Al-Assad dans les années 1960, et des déclarations négationnistes du président iranien Ahmadinejad en 2009. En Israël, l’instrumentalisation de la mémoire de la Shoah peut aller jusqu’à l’accusation de « nazisme » prononcée à l’encontre des Palestiniens lorsque ces derniers résistent aux arrêts de leur expulsion et de leur remplacement à Jérusalem-Est par des colons juifs.

 

Le paradoxe palestinien : rayonnement culturel, défaite existentielle

 

Depuis 1948, la résistance culturelle et littéraire de la Palestine rayonne dans le monde par le biais de son traumatisme. Au niveau de la culture, de l’art et de la littérature, l’identité palestinienne peut être considérée comme la plus mondialisée, la plus libre et la plus remarquable par rapport aux autres identités arabes dotées d’États. Il suffit de comparer l’impact de l’œuvre du critique littéraire palestinien Edward Saïd et la naissance officielle des études post-coloniales avec son ouvrage L’Orientalisme, paru en 1978, aux dégâts sociaux et politiques provoqués par l’anti-impérialisme creux et idéologique des régimes arabes pendant plus de 50 ans.

 

Soulignons aussi, entre autres, l’influence de l’iconique artiste palestinien Naji al-Ali, assassiné à Londres en 1987, qui fut la cible de menaces à la fois de la part de l’occupation israélienne, des différents régimes arabes mais aussi de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).

 

 

Edward Said, pionnier du postcolonialisme

 


 

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https://www.youtube.com/watch?v=4VlmvwFhZ64

 

Entre-temps, la situation réelle des Palestiniens en Palestine et dans la diaspora n’a fait que se dégrader. Des guerres, des défaites, des massacres en Jordanie (1970), au Liban (1982), jusqu’à la destruction par le régime syrien du camps Yarmouk, le plus grand camp de réfugiés palestinien au monde entre 2012 et 2015. Avant que les bombardements actuels de Gaza ne tuent des milliers de Palestiniens et qu’un ministre israélien n’évoque la bombe nucléaire comme solution, plus de 200 Palestiniens avaient déjà été tués en 2023 par l’armée israélienne ou par des colons en Cisjordanie.

 

Un autre événement symbolique sur la voie de la liquidation de la mémoire et de l’existence de la Palestine fut la reconnaissance par les États-Unis de Donald Trump de Jérusalem comme capitale officielle de l’État hébreu (2017). Les États-Unis, en tant que première puissance mondiale, n’ont pas légalisé par cette décision la politique de colonisation israélienne, mais ils lui ont plutôt donné une force absolue, extra-légale et arbitraire.

 

Ces dernières années, les Palestiniens ont donc vécu une révision voire une abrogation des termes légaux de leur cause, la trahison des monarchies arabes qui accélèrent le processus de normalisation avec Israël, et surtout, l’agressivité sans précédent des colons en Cisjordanie sous la protection de l’armée et du gouvernement radical israéliens. Serait-il imaginable pour ce peuple-symbole de voir ensemble sa mémoire et son existence périr dans une défaite politique ennuyeuse et sans bruit ?

 



Cisjordanie : la guerre des collines

 

 

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« Merci Arte pour ce reportage sans parti pris, juste les faits, seulement les faits. Ça change de la désinformation habituelle des autres chaînes de télé. »

 

« Imaginez quelqu'un squatte votre maison, vous reléguant au garage. Il vous interdit de sortir sans permission et ne vous permet qu'un repas par jour. Si vous essayez de protester, il coupe l'électricité et l'eau, puis rentre dans le garage pour vous agresser, prétendant que vous êtes une menace pour lui. C'est simplement ce que subit le peuple palestinien depuis des années. Cette occupation ne va pas durer longtemps car elle est injuste. »

 

https://www.youtube.com/watch?v=OHk3nADA0c8

 

L’affrontement d’aujourd’hui est engagé sur plusieurs niveaux pour les belligérants : la violence, les symboles et les mémoires. Entre-temps, les élites des grandes puissances occidentales se trouvent envahies par la question de l’importation du conflit et par la basse politique qui en découle. Ainsi, les cycles de vengeance entre ces deux traumatismes semblent-ils se dérouler sans arbitre, au risque d’échapper à toute lecture normative, qu’elle soit légaliste ou humaniste.

 

Sur le plan formel, on peut admettre que le Hamas fut élu démocratiquement en 2006 à l’issue des législatives palestiniennes et immédiatement boycotté par les diplomaties occidentales car qualifié par ces dernières de terroriste. Or, et à la lumière de la philosophie politique, les élections démocratiques constituent moins un exercice procédural qu’une réactualisation du consensus sur le contrat social. Il s’agit d’une réaffirmation régulière et anticipée de la liberté politique et de la souveraineté dépersonnalisée du droit et des institutions. Rien de tout cela n’était apparu dans ce scrutin palestinien de 2006 car il s’agissait d’un moment négatif et révisionniste du processus de paix avec Israël par des électeurs palestiniens privés d’État. Les accords d’Oslo signé en 1993 entre Yasser Arafat, chef de l’OLP, et Yitzhak Rabin, premier ministre israélien, ont seulement permis à Israël d’arracher sa reconnaissance par les Palestiniens, sans jamais arrêter la colonisation ni donner lieu à un État palestinien.

 



Accords d'Oslo, l'échec de la paix | Israël-Palestine, les mots de la guerre

 

"Israël-Palestine, les mots de la guerre", c'est un podcast pour éclairer la guerre qui dure depuis plus d'un siècle entre Israéliens et Palestiniens. Parce que ce conflit est aussi une guerre des récits et des mots, des universitaires reconnus nous expliquent les notions qui sous-tendent cet affrontement.

 

Dans ce cinquième épisode, Frédéric Encel, docteur en géopolitique, décrit les conditions qui ont favorisé la signature des accords d'Oslo en 1993. Une conjonction de facteurs que l'on n'a jamais retrouvés depuis.

 

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https://www.youtube.com/watch?v=XEfnU4XAF6c

 

De nos jours, même avant la guerre déclenchée le 7 octobre, très peu d’experts croyaient dans le réalisme et la faisabilité d’un État palestinien souverain en raison du morcellement qu’ont subi ses présumés territoires tels que les définissent les accords d’Oslo. Du côté israélien, retirer 700 000 colons des territoires occupés serait un suicide politique pour tout gouvernement. Au contraire, le discours nationaliste et extrémiste dominent désormais la vie politique israélienne, allant jusqu’à l’idée d’un « grand Israël », c’est-à-dire la continuation de la colonisation jusqu’au départ du dernier Palestinien.

 

Une lecture psychologique

 

Dans un récent article publié dans NewLinesMagazine, la journaliste Lydia Wilson expose la lecture psychologique de l’histoire de ce conflit et de la nature des émotions de ses deux belligérants.

 

Elle rappelle que Gerard Fromm, psychothérapeute ayant publié sur les traumatismes du 11 Septembre et sur la psychologie du conflit israélo-palestinien, oppose la mentalité « Never again » de la psyché juive à la mentalité « Never surrender » de la psyché palestinienne.

 

Le « Never again » israélien fut construit sur le souvenir de quelque deux mille ans de persécutions et d’exil, jusqu’à la tentative d’anéantissement. Tandis que le « Never surrender » des Palestiniens traduit un traumatisme continu de dépossession, d’humiliation et d’occupation. Les deux attitudes belligérantes sont d’abord portées par des émotions extrêmes de nature traumatique, et elles se construisent mutuellement de manière négative. Le plus dangereux et le plus imprévisible événement qui soit, de ce point de vue, serait un affrontement violent, existentiel et non arbitré entre ces deux parties.

 

Pour le psycho-historien Charles Strozier, co-auteur de The Fundamentalist Mindset, la « mentalité apocalyptique » est caractéristique du Hamas, mais aussi du conflit israélo-palestinien au sens large, en raison de la présence de l’apocalypse dans les deux récits, articulée à leur négation l’un de l’autre.

 

Commentant les événements récents, notamment les attaques du Hamas, Strozier affirme :

 

« [Le Hamas] veut la surréaction, il veut amener Israël à déchaîner la force entière d’une des meilleures armées du monde sur des combattants dotés de fusils et de drones bon marché. »

 

Pourquoi le Hamas mènerait-il une opération si suicidaire pour son avenir politique ? Qu’espéraient ses chefs lorsqu’ils planifiaient cette opération sinon l’embarras de leurs alliés et la brutalité de leurs ennemis ?

 

Deux possibles explications apparaissent chez les observateurs dans le monde arabe et au-delà. La première : le Hamas aurait décidé tout seul de déclencher la « dernière bataille » et d’entraîner ses alliés, le Hezbollah et l’Iran, dans un conflit régional engageant mêmes les États-Unis. Autrement dit, seule une guerre ouverte et illimitée pourrait remettre la question palestinienne au centre de la politique internationale et conduire à une solution finale de la cause palestinienne.

 

Seconde hypothèse : cette guerre fut couverte en coulisses par des capitales de la région comme l’Iran ou/et la Turquie. L’objectif est d’abord de nuire à la perspective de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite et, ensuite, de forcer les Américains, grâce à une crise majeure, à procéder à une redistribution égalitaire et durable des rôles dans la région au-delà de la place exceptionnelle d’Israël ou du rôle accru des monarchies arabes. Comme vient de le souligner un historien américain dans le New York Times, les États-Unis ont en tout cas perdu, avec ce conflit, le contrôle sur Israël et sur tout le Moyen-Orient.

 



David et Goliath, par Dan Craig. C’est ainsi que les Palestiniens se représentent volontiers leur affrontement avec Israël. FAL

 

Pendant que les scènes globale et médiatique opposent pro-Palestiniens et pro-Israéliens dans des controverses terminologiques relevant de la sphère du droit (occupation, colonisation, terrorisme, etc.), l’affrontement armé entre ces deux belligérants se situe ailleurs : dans la vengeance. Selon la lecture psychologique, les émotions extrêmes provoquent un comportement extrême qui va jusqu’à la violence extrême.

 

Derrière le visage de la haine, la réalité de la mémoire traumatisée

 

Si certains Juifs et certains Palestiniens crient à la vengeance devant une caméra, et ces scènes font le tour du monde via les réseaux sociaux, rien ne les accompagne pour expliquer que ces personnes « haineuses » sont habitées par des mémoires traumatisées et exacerbées par un événement traumatisant récent. L’humanité a-t-elle déjà perdu la main sur le flux des réseaux sociaux et les impacts de ceux-ci sur le temps de la raison humaine et sur celui de la politique ?

 

Les enjeux d’amalgames entre Juifs et colonisation, entre Palestiniens et terrorisme, ne deviennent-ils pas toxiques pour les sociétés démocratiques ? Quels seront les dégâts de ce conflit sur le pluralisme apaisé et les libertés épanouies de nos sociétés ?

 

Ce n’est pas l’ONU, mais l’Occident politique qui se présente comme le protecteur inconditionnel de l’État d’Israël. La nature inconditionnelle de cette protection ne devrait-elle pas exiger, en contrepartie, des pouvoirs inconditionnels ? N’est-ce pas à ces protecteurs que revient la tâche d’imposer une paix absolue et finale au Moyen-Orient ? Les porte-avions et sous-marins nucléaires ne peuvent-ils pas, pour une fois, traduire une Décision et une volonté politique positives ?

 



Handala, un personnage devenu emblématique, a été créé par l’artiste palestinien Naji al-Ali. Selon al-Ali, Handala est enfant palestinien pauvre comme tous les enfants des camps de réfugiés. Il tourne le dos au spectateur et ne grandira pas avant le jour du retour et de la justice. Le Livre de Handala : Une autre histoire de Palestine, paru en 2011. 

 

Lien de l'article et Commentaires :

 

Aurore Haas

Professeur en Knowledge management et Intelligence collaborative, Université Paris Dauphine – PSL

 

"Au-delà de deux histoires douloureuses, il serait intéressant de rappeler quelques faits précis : - Le Hamas ne combat pas avec “des drones bon marché et des fusils”, mais bien avec des missiles (une roquette est un missile non-téléguidé…) et du matériel de guerre.- La très grande majorité des Israéliens n'a pas de “mentalité apocalyptique” et n'est pas animée par un esprit de “vengeance”. Les Israéliens contribuent à l'innovation au niveau international, à la culture, et éduquent leurs enfants selon des standards occidentaux progressistes. Ils souhaitent la paix avant toute chose. - Or les propositions de règlement politique de la situation ont été systématiquement rejetées par les représentants politiques des Palestiniens. Par exemple, en 1937, en 1947,  ou encore lors du sommet de Camp David II en 2000, au cours duquel Israël a proposé aux Palestiniens un Etat avec Jérusalem pour capitale (la réponse palestinienne a été le déclenchement d'une Intifada qui a fait des centaines de morts Palestiniens et Israéliens).- On peut aussi mentionner plusieurs éléments complémentaires : le contenu des programmes scolaires à Gaza et en Cisjordanie (voir les travaux de l'Union Européenne sur ce sujet), le fait que des enseignants et responsables de l'UNWRA (United Nations Relief and Works Agency for Palestinian Refugees) basés à Gaza se réjouissent du massacre du 7 octobre (voir les rapports d'UN Watch à ce sujet, association de défenseurs des droits humains). - Enfin, sur la Naqba : beaucoup mentionnent le traumatisme des Palestiniens qui ont quitté leurs villages en 1948 (en partie à l'appel des nations arabes belligérantes). Peu mentionnent le traumatisme des Juifs qui ont dû quitté les pays où ils vivaient depuis des générations (Irak, Iran, Maghreb…), alors que leur nombre est équivalent. Pourquoi les Palestiniens sont-ils restés dans des camps de réfugiés pendant une aussi longue période plutôt que de commencer une vie normale au sein des pays arabes qui les ont accueillis ?

 

Les traumatismes existent des deux côtés. La question n'est pas si Israël souhaite faire la paix (l'histoire l'a montré), mais plutôt de savoir si les Palestiniens sont prêts à faire la paix et à vivre avec Israël comme voisin."

 

    Laurent Serge  

 En réponse à Aurore Haas

 

« Les représentants palestiniens n'ont pas effectivement pas accepté de céder plus de la moitié de leur territoire aux israéliens en 1947. Mais quel peuple accepterait une telle proposition?

 

En 1948 et dans les années qui ont suivi, les israéliens ont massacré des dizaines de milliers de palestiniens et chassé ceux qui n'avaient pas fui. Leurs maisons ont été détruites ou occupées. En 1956, Israël a attaqué l'Egypte sans raison. En 1967, les israéliens ont lancé une invasion des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ainsi que du Sinaï égyptien et du Golan syrien. En 1978, Israël a attaqué le Liban. Depuis des années, la Syrie est bombardée tous les jours par Israël. La volonté de paix israélienne n'est donc pas flagrante.

 

En 2000, les USA ont proposé aux palestiniens un état sur une partie des territoires occupés en 1967. Quelques arpents de désert, palestinien avant 1947, leur étaient offert en échange de zones fertiles de Cisjordanie. Ce n'était pas une offre très alléchante. Pourquoi ne pas offrir aux palestiniens un état sur les territoires occupés en 1967, ainsi que le demande la communauté internationale, sauf Israël et les USA, depuis 50 ans?

 

Les palestiniens ne se sont pas intégrés aux pays d'accueil. Pourquoi auraient-ils dû le faire?

 

Concernant les juifs qui ont été chassés des pays arabes après 1948, il faut rappeler que ceux du Maroc et d'Iran sont partis sans que personne ne les ai forcé à le faire. Dans de nombreux cas, Israël les a incités à quitter leur pays par des aides financières ou par des actes terroristes qui ont exacerbés les tensions (Egypte). Mais il est certain que la plupart ont été forcés de partir à cause de l'hostilité des musulmans. Cela pourrait justifier, à posteriori, que les territoires arrachés en 1948 aux palestiniens ne leur soient pas rendus.

 

En somme, l’indépendance de la Palestine dans les territoires occupés en 1967 est la seule solution juste et acceptable en droit. Il faudra quand même accorder certains quartiers de Jérusalem aux israéliens car jamais ils n’accepteront de faire la paix autrement. »

 

  Mohamad Moustafa Alabsi

    Chercheur postdoctoral au Mellon Fellowship Program, Columbia Global Centers, Amman. Membre associé à l'Institut de philosophie de Grenoble, New University In Exile Consortium

  

 En réponse à Aurore Haas

   

« Je vous remercie pour votre contribution riche en informations. Mais celles-ci sont très intéressantes pour la réflexion et non pour en tirer des affirmations. De votre commentaire je comprends que vous auriez fait le choix de prendre parti dans ce conflit. En tant que chercheur, je pense qu’une liste sélective de faits, comme vous le faites, conduit à une abstraction et à une déshumanisation des victimes des deux côtés. Cette abstraction conduit également à une configuration destructrice ami-ennemi qui risque de nourrir et de perpétuer ce cycle de vengeance qui continue depuis des décennies. C’est pour cela que l’intention de mon article est aussi de séparer, sur le plan psychologique, les belligérants d'une part et les observateur et partisans externes au conflit de l'autre.  A titre d’exemple, l’opération du Hamas « le déluge d’al-Aqsa », par son nom même et par sa sanguinité, annonçait un acte de vengeance et non une tentative de résolution du conflit. « Al-Aqsa » c’est le symbole de Jérusalem, de la Cisjordanie et des Palestiniens qui ont pu rester en Palestine et qui subissent des meurtres presque quotidiens commis par l’armée et par les colons israéliens. Le « déluge », ce sont les vagues de combattants qui ont conquis et annihilé tout ce qui se trouvait autour de la bande de Gaza. Si les éléments fournis par les spécialistes de tout bord et par des organisations non gouvernementales décrivent des crimes de guerre et des intentions génocidaires les actes commis par le Hamas, ils qualifient également de crimes de guerres et d’intentions génocidaires les bombardements en cours à Gaza. Un état ne pourrait pas agir de la même manière qu'une organisation terroriste. Mais au-delà de ces considérations “politiques”, mes préoccupations portent sur le plan humain et sur les mécanismes de la reproduction de la violence et de la vengeance: Pensez-vous que le nombre de morts à Gaza ne traduit pas un acte de vengeance de la part du gouvernement israélien? Pensez-vous que cette opération contribuera vraiment à la résolution du conflit ou du moins à l'amélioration des contenus scolaires palestiniens et arabo-musulmans? pensez-vous que moi, en disant cela, je suis en train de prendre parti dans ce conflit ? »

 

Louis de Constance

« Il y a traumatismes et traumatismes et, sans faire de comparaison macabre mais juste s'en tenir à l'étude de l'Histoire des Arabes et des Juifs, il devient vite évident que le peuple juif est celui qui a dû subir les traumatismes les plus longs et les plus aigus. »

 

https://theconversation.com/israel-palestine-un-affrontement-apocalyptique-entre-deux-memoires-traumatisees-217721

 

Fin de l’article. 

 

De dernière minute,

 



Près de 4 mois après le début de l'opération israélienne, le Hamas continue de tirer sur Israël depuis la bande de Gaza

 

#Israël - Près de 4 mois après le début de l'opération🇮🇱, le Hamas continue de tirer sur Israël depuis la bande de Gaza

▶️80% des tunnels sont intacts et contrôlés par les forces🇵🇸

▶️Les zones d'où Tsahal s'est retiré non sans pertes sont à nouveau occupées par les troupes🇵🇸

 

http://echelledejacob.blogspot.com/2024/01/pres-de-4-mois-apres-le-debut-de.html

 



Génocide : Les masques tombent ; les responsables et les complices devront aussi tomber

 

La décision de la Cour internationale de justice (CIJ), officialisée vendredi 26 janvier 2024 constitue un événement historique majeur, dont les implications dépassent largement le conflit israélo-palestinien.

 

J’observe qu’une campagne médiatique coordonnée a été déclenchée afin de tromper l’opinion publique sur la nature et les conséquences de cette décision de justice, parallèlement à de nombreuses tentatives de diversion. En toute logique, on peut s’attendre à des tentatives de discréditer la CIJ elle-même.

 

J’ai entendu à plusieurs reprises, aussi bien dans des médias français, allemands ou américains, des formules du type : « La CIJ demande à Israël de prendre plus de précautions envers les civils palestiniens ».

 

Cet énoncé est totalement faux et volontairement trompeur.

 

Premièrement, la CIJ ne « demande » pas à Israël, elle ORDONNE à Israël de cesser immédiatement des actes qu’elle a reconnus comme constitutifs de génocide.

 

La cour a été très loin dans ses démonstrations, elle a reconnu que les actes commis par l’armée d’occupation israélienne sont de type génocidaire, non seulement par les faits, mais également par l’intentionnalité. Elle a également ordonné que cessent et soient punis tous les propos constituant des incitations au génocide. Le procès n’est pas terminé, mais sur le fond, la question juridique est déjà tranchée. Pour des raisons techniques, et parce que la justice a le devoir d’examiner les faits de manière exhaustive, le procès peut être long, avant que le verdict définitif ne soit prononcé. La « Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide » prévoit donc des mécanismes qui visent simplement à ne pas attendre qu’un génocide soit terminé et entièrement qualifié juridiquement pour entreprendre des actions afin de le stopper. Nous sommes dans ce cas de figure. La cour a reconnu dans les actions israéliennes 4 des 5 actes constitutifs de génocide, tels que décrits dans l’article II de la convention, à savoir :

 

    Meurtre de membres du groupe ;

 

    Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe;

 

    Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;

 

    Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;

 

Il y a un second point fondamental qu’il faut mettre en lumière concernant la convention. Vous imaginez bien que lorsqu’on a affaire à des individus qui commettent un génocide, c’est-à-dire des fous criminels, on ne compte pas sur eux pour arrêter leurs crimes lorsque la justice le demande. C’est donc l’autre aspect contraignant de la convention : à dater de vendredi 26 janvier 2024, l’ensemble des pays signataires de la convention sont dans L’OBLIGATION de prendre toutes les mesures possibles pour empêcher le génocide, sachant que ces mesures bénéficient d’un statut d’extra-territorialité. Ceci signifie donc que l’État français est dans l’obligation d’agir de manière concrète, sincère et efficace à l’arrêt des actes décrits plus haut, sans quoi les responsables actuels pourront être poursuivis en justice pour non-respect de la convention, et le cas échéant, pour complicité de génocide. Et des poursuites similaires pourront être menées à l’encontre d’individus pour des propos visant à inciter au génocide. Le gouvernement a été très occupé à mettre en place toutes sortes de dispositifs pour lutter contre la « haine en ligne », il est désormais légitime, et même moralement obligatoire de se saisir de ces mécanismes pour dénoncer la haine contre les Palestiniens, qui est une incitation au génocide. De plus, lorsque le verdict final sera rendu, et que très probablement l’acte de génocide sera définitivement reconnu, tout individu qui niera ce crime contre l’humanité sera passible des sanctions prévues par la loi dite « Gayssot » de 1990, qui réprime la négation des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

 

 

Suite de l’article :

 

https://reseauinternational.net/genocide-les-masques-tombent-les-responsables-et-les-complices-devront-aussi-tomber/

 

Pour conclure, je citerai quelques versets du prophète Jérémie.

 

 Chapitre 7 :

 

    5. Si vous réformez vos voies et vos œuvres,

    Si vous pratiquez la justice envers les uns et les autres,

 

    6. Si vous n’opprimez pas l’étranger, l’orphelin et la veuve,

    Si vous ne répandez pas en ce lieu le sang innocent,

    Et si vous n’allez pas après d’autres dieux, pour votre malheur,

 

    7. Alors je vous laisserai demeurer dans ce lieu,

    Dans le pays que j’ai donné à vos pères, d’éternité en éternité.

 

    8. Mais voici, vous vous livrez à des espérances trompeuses,

    Qui ne servent à rien.

 

    9. Quoi ! dérober, tuer, commettre des adultères,

    Jurer faussement, offrir de l’encens à Baal,

    Aller après d’autres dieux que vous ne connaissez pas !…

 

    10. Puis vous venez vous présenter devant moi,

    Dans cette maison sur laquelle mon nom est invoqué,

    Et vous dites : Nous sommes délivrés !…

    Et c’est afin de commettre toutes ces abominations !

 

    33. Les cadavres de ce peuple seront la pâture

    Des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre ;

    Et il n’y aura personne pour les troubler.

 



« Risque de génocide » :

 

L’Afrique du Sud gagne son premier procès contre Israël

 

Lien vidéo 1428 commentaires :

 

https://reseauinternational.net/risque-de-genocide-lafrique-du-sud-gagne-son-premier-proces-contre-israel/

 

Fin de l’article.

 


"Lorsqu’Israël réintégrera les frontières de 1967..."


Jean-Pierre Bacri (1951-2021)

 

"Lorsqu’Israël réintégrera les frontières de 1967, et respectera les Palestiniens, comme les Juifs ont envie d’être respectés, alors, je serai de nouveau avec eux. Nous [les juifs] ne devrions jamais mépriser, jamais humilier un autre peuple. (...) Je déteste que les institutions juives parlent en mon nom, et je déteste, lorsqu’en France, on parle, à tout bout de champ, de la ‘communauté juive’ et du ‘peuple juif’. Je suis Juif, c’est vrai, mais je ne suis pas le ‘peuple juif’. Je ne pense pas comme lui, je ne suis pas comme lui. Je suis, d’abord, moi. Et, pour commencer, je suis citoyen. Du monde. De la France. De la France, parce que c’est mon pays, parce que c’est une langue que j’adore, dans laquelle je crée et j’écris. L’histoire que je connais bien, c’est celle de la France et pas celle d’Algérie, ni celle d’Israël."

 

http://echelledejacob.blogspot.com/2024/02/lorsquisrael-reintegrera-les-frontieres.html

 



Urgence à l’ONU : 

La Chine exige la fin des attaques israéliennes à Gaza

 

Alors qu’au 118 jour de conflit, le lourd tribut de lagression israélienne se chiffre à 27 019 décès et 66 139 blessés, la Chine sexprime vigoureusement devant le Conseil de sécurité de lONU le 31 janvier 2024 :

 

    « Israël doit immédiatement mettre fin à ses attaques militaires aveugles et aux destructions perpétrées à Gaza… »

 

Le représentant chinois, Zhang Jun, souligne qu’« un consensus écrasant existe depuis longtemps au sein de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu immédiat. Il est regrettable qu’un certain pays persiste dans son obstruction… »

 

Il rappelle que la Cour internationale de justice (CIJ) a pris des mesures énergiques « face à des violations répétées du droit international et à des atteintes répétées à la dignité humaine, à la moralité et à la conscience. »

 

Concernant la situation, il affirme que « le Conseil de sécurité n’a d’autre choix que de prendre d’autres mesures – rapidement – avec le plus grand sens des responsabilités et la plus forte détermination pour sauvegarder la justice, sauver des vies et parvenir à la paix. »

 

Il insiste sur la nécessité pour le Conseil de sécurité de « prendre des mesures énergiques pour [regrouper/tirer] tous les efforts diplomatiques en vue d’un cessez-le-feu immédiat. Israël doit immédiatement cesser ses attaques militaires aveugles et les destructions à Gaza… »

 

Lien de l’article et vidéo :

 

https://lemediaen442.fr/urgence-a-lonu-la-chine-exige-la-fin-des-attaques-israeliennes-a-gaza/

 



La “fin de partie” changeante de Netanyahou – Il ne s’agit pas d’un stratagème, mais d’un retour à la stratégie sioniste antérieure

 

La confusion entre l’espace établi et l’espace délimité s’est progressivement propagée de la sphère militaire à la sphère politique israélienne.

 

Feu Ariel Sharon, qui a longtemps été chef militaire et politique israélien, a confié un jour à son ami Uri Dan que “les Arabes n’ont jamais véritablement accepté la présence d’Israël … et qu’une solution à deux États n’était donc pas possible – ni même souhaitable”.

 

Dans l’esprit de ces deux personnes – ainsi que dans celui de la plupart des Israéliens aujourd’hui – se trouve le “nœud gordien” qui est au cœur du sionisme : comment maintenir des droits différentiels sur un territoire physique qui comprend une importante population palestinienne.

 

Les dirigeants israéliens pensaient qu’avec l’approche non conventionnelle de Sharon, l’“ambiguïté spatiale”, Israël serait sur le point de trouver une solution à l’énigme de la gestion des droits différentiels au sein d’un État à majorité sioniste qui comprend d’importantes minorités. De nombreux Israéliens pensaient (jusqu’à récemment) que les Palestiniens seraient contenus avec succès dans un espace politique et physique morcelé – et qu’ils seraient même “effacés” de manière significative – mais le Hamas, le 7 octobre, a fait voler en éclats tout ce paradigme élaboré.

 

Suite de l’article :

 

http://echelledejacob.blogspot.com/2024/02/la-fin-de-partie-changeante-de.html

 



C. Rosenzwitt-Makiewsky-Santri

 

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