Pièces Jaunes : Une affaire de famille ?
Chaque année, entre janvier et février, a lieu la célèbre Opération Pièces Jaunes. Quelle est son histoire ? Qui sont les acteurs derrière cette levée de fonds populaire, ancêtre du Cercle des Petits Philanthropes ? À y regarder de plus près, cela ressemble à une grande affaire familiale dont les membres, proches du pouvoir, évoluent en vase clos.
Mise à jour le 26/01/25
Vous pensiez que les Pièces Jaunes étaient juste une affaire de tirelires ? Détrompez-vous, c’est aussi une histoire de gros bonnets…
Janvier a le mérite d’annoncer de bonnes résolutions et de réveiller les consciences, déjà bien engourdies par les fêtes, quant à la souffrance dans le monde. C’est le moment où nous sensibilisons les écoliers et les invitons à agir avec les plus grands pour une opération d’envergure nationale : la fameuse récolte des pièces jaunes. Chacun fabrique sa petite tirelire en carton, toujours un peu bancale, mais solide, on est invité à démarcher papa, maman, tonton et les voisins qui ont toujours quelques malheureuses piécettes qui traînent, glanées ci et là dans le vide-poches ou derrière les coussins du canapé, et dont ils sont ravis de se débarrasser.
Puis arrive ce fameux jour où l’on soupèse sa boîte pour en évaluer le contenu. Quelle fierté ! Il est agréable, ce sentiment de participer à quelque chose de noble, d’important : celle de contribuer à rendre la vie des autres meilleure. Ici, celle des enfants hospitalisés, entre autres. Cette année, vous avez du 8 janvier au 8 février pour faire vos dons. « Vous avez le pouvoir d’améliorer le quotidien des enfants et adolescents hospitalisés », peut-on lire sur le site de la Fondation des Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France (FHPHF), qui a contribué depuis 1989 à plus de 17 900 projets dans les hôpitaux de France, dont 9 800 grâce à l’Opération Pièces Jaunes. Ses objectifs s’articulent autour de cinq axes stratégiques, à savoir « l’aménagement matériel des services pour améliorer le quotidien des publics cibles », « le soutien aux familles », « le développement des activités », « l’accompagnement des enfants, adolescents et jeunes adultes vulnérables », « faire face aux actualités urgentes », et assurer des missions de sensibilisation.
Concrètement, elle subventionne des projets, tels que des aménagements spécifiques, comme des espaces de repos pour les soignants, des jardins au sein d’hôpitaux, des parcours d’activités physiques, des lits doubles pour dormir auprès de son enfant hospitalisé, des salons des parents, mais aussi des solutions de répit pour les proches aidants, l’organisation de séjours pour les résidents d’EHPAD… La récolte a permis en 2005 de créer la Maison Solenn, lieu d’accueil et d’accompagnement des adolescents en souffrance et spécialisé notamment dans la prise en charge des TCA.
A priori d’origine purement philanthropique, cette opération commence cependant à prendre une autre allure lorsque l’on s’intéresse de plus près à ses acteurs, membres d’un cercle fermé, depuis la création de la Fondation des Hôpitaux jusqu’à la dernière composition de son administration. Mais on ne sait pas très bien laquelle, au juste. On ne se lancera pas ici dans une analyse de leurs trajectoires politico-administratives pour comprendre comment s’est progressivement constitué ce petit réseau d’élites qui occupent des postes stratégiques. Faisons simplement un petit tour d’horizon de quelques personnalités qui touchent de près ou de loin ce projet en vous laissant, cher lecteur, seul juge.
La Fondation des Hôpitaux : les origines
On apprend sur le site officiel que « la Fondation a été créée en 1989 par le professeur Claude Griscelli et Jean Choussat, alors directeur général de l’Assistance publique de Paris. Elle est reconnue d’utilité publique depuis 1993 et est présidée par Madame Brigitte Macron depuis 2019 ». Épargnons-nous ici l’historique de l’Assistance publique, héritière de l’ancien Hôpital général, au sujet duquel l’historienne Marion Sigaut a fait un travail remarquable.
Claude Griscelli, professeur de médecine, pédiatre et immunologiste, connu pour ses recherches sur les déficits immunitaires héréditaires, est à l’origine de l’Opération Pièces Jaunes. Il a assuré la présidence de la Fondation de 1989 à 1994. Récemment, il a été radié par l’Ordre des médecins pour manquement à ses « obligations de moralité et de probité » à la suite du scandale du Médiator, un « médicament antidiabétique utilisé comme coupe-faim et tenu pour responsable de centaines de décès », pour avoir « influencé la sénatrice chargée d’un rapport d’information en 2011, sans l’informer qu’il travaillait pour le laboratoire mis en cause ». Ça fait tache.
Jean Choussat, énarque de la promotion Saint-Just, a travaillé en tant qu’inspecteur général des finances. Il est nommé en 1980 directeur général de la santé et des hôpitaux, puis, de 1981 à 1985, directeur du budget du ministère de l’Économie et des Finances. Il sera d’ailleurs à l’origine d’une nouvelle approche budgétaire qui visait, dès le début des années 80, la suppression de plusieurs centaines de milliers de postes de fonctionnaires.
L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) « fait partie des membres fondateurs de la Fondation reconnue d’utilité publique et à ce titre, le directeur général de l’AP-HP siège au Conseil d’Administration ». Depuis le 5 juillet 2022, il s’agit de Nicolas Revel, qui succède à Martin Hirsch.
« Fils de l’académicien et philosophe Jean-François Revel et de la journaliste Claude Sarraute, elle-même fille de Nathalie Sarraute, demi-frère de Matthieu Ricard, moine bouddhiste, porte-parole du Dalaï-Lama », Nicolas Revel a été, entre autres, Secrétaire général adjoint de la présidence de la République, en charge des politiques publiques de 2012 à 2014, avant de prendre la direction de la Caisse nationale de l’assurance maladie jusqu’en 2020. De 2020 à 2022, il était le directeur de cabinet du Premier ministre Jean Castex. Il est Chevalier de la Légion d’honneur et Officier de l’ordre du Mérite de la République italienne. Pour la petite couche supplémentaire, Nicolas Revel et Emmanuel Macron ont officié ensemble au poste de Secrétaire général adjoint sous François Hollande.
Élites et entre-soi
Après Madame Bernadette Chirac, qui a présidé la Fondation de 1994 à 2019 et qui a donné à l’Opération Pièces Jaunes toute sa popularité, la relève est assurée par Brigitte Macron à partir du 12 juin 2019. Les finances sont gérées par le Conseil d’administration de la Fondation, composé de 15 membres, parmi lesquels Anne Barrère et Jean-François Cirelli, qui se partagent la vice-présidence, ou encore Emmanuel Miquel, trésorier.
Anne Barrère, journaliste et productrice de la télévision française, cofondatrice de l’Opération Pièces Jaunes, a travaillé pour TF1 et Le Point. Elle est Officier de l’ordre national du Mérite et Chevalier de la Légion d’honneur. Elle a également reçu, en 2009, le prix Claude Escoffier-Lambiotte par la Fondation pour la recherche médicale. Son fils, Yann, atteint de leucémie, a été suivi par le professeur Griscelli en immunologie. Ensemble, ils ont souhaité améliorer les conditions d’accueil et d’accompagnement des familles des enfants malades. Anne Barrère est mariée à Robert Namias, et est la belle-mère de Fabien et Nicolas Namias. Les membres de la famille Namias sont connus pour leur participation active dans les médias (mainstream, est-ce nécessaire de le préciser ?) et la banque. Pour le petit potin, Nicolas, ancien haut fonctionnaire, est le directeur général du groupe BPCE, 2e acteur français coopératif de la banque et de l’assurance.
Jean-François Cirelli, ex-PDG de GDF, n’est rien de moins que l’actuel président des filiales France, Belgique et Luxembourg du géant américain BlackRock, l’une des principales sociétés de gestion d’actifs au monde. BlackRock vient tout juste de se retirer de l’initiative financière pour la neutralité carbone Net Zero Asset Managers (NZAM), suivant l’exemple de plusieurs grandes banques américaines — comme Goldman Sachs ou la Bank of America, dont Thierry Breton fait désormais partie du conseil consultatif — qui ont quitté la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), à quelques jours de l’investiture de D. Trump, se distanciant ainsi de la politique woke. Selon les derniers chiffres, l’entreprise gère plus de 9 000 milliards de dollars d’actifs qui lui permettent d’exercer une influence considérable sur les marchés financiers. Par ailleurs, Cirelli a, lui aussi, reçu l’Ordre national du Mérite en 2011 et a été promu au rang d’officier de la Légion d’honneur en 2020.
Emmanuel Miquel, macroniste de la première heure, conseiller politique, est l’un des membres de la célèbre « bande de la Planche » qui gravite dans l’entourage d’Emmanuel Macron. On l’a vu pointer le bout de son nez autour du projet de l’A69 auquel Macron a donné l’ultime impulsion, pour lequel « l’État risque une procédure au pénal pour délit de favoritisme » et dont l’acteur principal du contrat de concession est la société Nouvelles Générations d’Entrepreneurs (NGE). Afin d’assurer la gestion et l’exploitation de l’A69, NGE a créé Atosca, dont TIIC 2, en lien avec la Compagnie financière d’Edmond de Rothschild, et Ascendi, contrôlée par Ardian, font partie des actionnaires. Quel rapport avec Emmanuel Miquel ? Cet ancien associé de BC Partner à Paris est le directeur d’investissement de l’équipe Buyout d’Ardian.
En 2017 déjà, il avait été responsable de la levée de fonds pour financer la campagne de Macron. Pour ce faire, il a mis ce dernier en lien avec Pierre Donnersberg, le fondateur de Diot-Siaci, « une société de courtage dont Ardian a été un temps l’actionnaire majoritaire (…) et où apparaissait également Edmond de Rothschild (…), indirectement actionnaire du concessionnaire Atosca à travers un fonds luxembourgeois. Pierre Donnersberg propose alors ses services à Emmanuel Miquel et au futur président de la République ». À la suite de cela, Emmanuel Miquel héritera du poste de conseiller économique du président de la République. C’est mérité.
« L’argent des enfants, par les enfants, pour les enfants »
Depuis 1989, « grâce aux dons des particuliers et des entreprises, la Fondation a financé plus de 9 700 réalisations permettant d’améliorer l’hospitalisation des enfants et des adolescents, pour un montant de plus de 111 millions d’euros », indique le cahier des charges de 2024 de la Fondation des Hôpitaux. À l’origine de la création de l’opération Pièces Jaunes, les membres de l’agence TSA Consultants (filiale de Bélier Eurocom, branche du groupe Havas dont le PDG était à l’époque Alain de Pouzilhac – actuellement dans le collimateur de la justice – et dont l’actuel est Yannick Bolloré, également président du Conseil de surveillance Vivendi), qui a gagné l’appel d’offres public du lancement de la Fondation des Hôpitaux de Paris, dont l’objectif était de « susciter des dons et du mécénat pour soutenir des projets dans les 52 établissements de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) », ont collaboré avec Claude Griscelli. Cet appel d’offres répondait à l’urgence de justifier l’appellation « Fondation », dont les statuts seuls ne pouvaient garantir la légitimité au regard de la loi de 1989 sur le mécénat, visant à plus de transparence financière avec l’élimination des « caisses noires ».
« L’idée des Pièces Jaunes est venue à Stéphane Godlewski d’un souvenir d’enfance communément partagé à l’époque : le grand bocal de la maison dans lequel tout le monde vidait ses poches. On voyait le niveau monter, on y découvrait des pièces étrangères. Ces pièces devaient être versées à des causes en fin d’année, même si elles ne l’étaient pas toujours… […] Il n’était pas difficile aux enfants d’inciter leurs parents à permettre le don de cet argent “indolore”… La première clé créative de la réussite des “Pièces Jaunes” ». Passer par les enfants pour convaincre les parents… Malgré toute la noblesse de la démarche, pour la question éthique, on repassera. Séduit par l’idée de la petite tirelire en carton proposée par l’agence de communication, Claude Griscelli n’a pas besoin de convaincre Anne Barrère, qui soutient aussitôt le lancement de l’opération. « Le caractère ludique du don fut également décisif. Il s’agissait d’un jeu, conçu avec une démarche enfantine. Encore fallait-il que l’opération soit bien orchestrée et médiatisée » ; en effet, qui pourrait dire non à un enfant qui veut participer à la bonne cause ? Car, selon Sylvène Portmann, il s’agissait bien de « l’argent des enfants, par les enfants, pour les enfants ».
Pièces Jaunes, TV, Disney et Coca-Cola
Le dernier contrôle financier de la Fondation des Hôpitaux de Paris date de 2017 et, selon la Cour des comptes, les donateurs peuvent avoir confiance. Parmi les donations, des ventes aux enchères ou l’organisation de jeux télévisés destinés à récolter des fonds sont organisées.
La récolte de fonds la plus populaire est sans conteste celle des Pièces Jaunes. Malgré l’enthousiasme de Claude Griscelli, il a fallu trouver des partenaires à mettre à contribution, afin que ce projet puisse voir le jour. C’est ainsi que de grandes entreprises ont été sollicitées et ont accepté d’y participer, notamment Coca-Cola France, dont le directeur commercial à l’époque était Cyriac de Salaberry. Coca-Cola financera « tous les supports de l’opération à hauteur de 300 000 francs (urnes, flyers, affiches, suivi des points de collecte, etc.) et les relations publiques ». Disney Hachette Presse diffusera, dans son Magazine Mickey, les tirelires encartées. La chaîne télévisée La Cinq, liée au groupe Lagardère et active de 1986 à 1992, participera à l’opération, relayée par plusieurs médias mobilisés par Anne Barrère.
Pour la troisième année consécutive, le Gala des Pièces Jaunes, organisé par France Télévision en partenariat avec Électron Libre Productions (du groupe Mediawan et créée en 2003 par Yannis Chebbi et Michaël Kazan), en association avec La Fondation des Hôpitaux, mobilise des artistes pop et K-pop (qui ont la préférence de Brigitte) pour un concert de charité. Depuis 2009, Lagardère Entertainment détient la majeure partie des parts d’Électron Libre Productions.
Mediawan, pour faire — très — court, est un groupe audiovisuel créé en 2015 par trois hommes : Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton. Pierre-Antoine Capton, créateur de Troisième Œil Productions, sera à l’origine du documentaire sur la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 ; Xavier Niel, lui, est le beau-fils de Bernard Arnault. Homme d’affaires milliardaire qui a fait fortune grâce au Minitel rose, puis dans l’investissement de peep-shows parisiens, est à la tête d’Iliad. Niel et Capton sont tous deux Chevaliers de la Légion d’honneur. Matthieu Pigasse, Young Leader de la Fondation franco-américaine, a été, entre autres fonctions, conseiller technique au cabinet du ministre de l’Économie et des Finances Dominique Strauss-Kahn et directeur adjoint du cabinet de Laurent Fabius.
Fondée en 1992 par Catherine Tasca, la société de production France TV est aujourd’hui dirigée par Delphine Ernotte, nommée en 2015 selon une procédure mise en place par le CSA jugée « opaque et anti-démocratique » par certaines rédactions. « Entachée d’irrégularités », sa nomination est sujette à controverse : « Selon L’Obs et Laurent Mauduit, sa nomination a été préparée par un influent réseau composé de David Kessler (ancien conseiller médias et culture auprès de François Hollande et responsable de la filiale cinéma de Orange), Xavier Couture (ex-TF1 et Canal+ et ancien conseiller chargé des relations avec les acteurs de l’audiovisuel auprès de Stéphane Richard) et par « le lobbyiste » Denis Pingaud, conseil de Mathieu Gallet. Selon plusieurs médias, elle aurait également reçu le soutien d’Anne Hommel, ancienne conseillère de Dominique Strauss-Kahn, ancienne secrétaire de Jean-Christophe Cambadélis et ancienne consultante d’Euro RSCG. »
Sœur de Marie-Christine Lemardelay, adjointe d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, Delphine Ernotte est également présidente de l’Union européenne de radio-télévision et membre du Groupe de travail mondial pour les médias publics. Elle a occupé plusieurs postes de direction chez France Télécom et Orange au moment où ont eu lieu les vagues de suicides entre 2008 et 2010 (ce qui ne l’a pas empêchée d’atteindre le poste de présidente de Orange France), puis en 2014. La liste de casseroles est encore longue, on peut s’arrêter ici. Ou simplement ajouter qu’elle est Chevalier de l’Ordre national du Mérite et de l’Ordre national de la Légion d’honneur…
Quant à Catherine Tasca, c’est une femme politique française qui a occupé le poste de ministre de la Culture de 2000 à 2002. « Catherine Tasca est la fille d’Angelo Tasca, ancien dirigeant communiste puis socialiste italien, passé au service du gouvernement de Vichy et peu inquiété à la Libération en raison de services rendus également à la Résistance. » Elle sera à l’origine de la loi dite « Tasca » en 1989, alors qu’elle était ministre déléguée à la Communication auprès de Jack Lang, créant la tutelle du CSA sur l’audiovisuel. Elle est aussi Grande officière de l’ordre du Mérite de la République italienne depuis 1990.
À côté du Gala, le jeu télévisé Le Grand concours consacre chaque année depuis 2023 une émission spéciale Pièces Jaunes. L’édition de 2025 a été animée par le très célèbre et controversé Arthur, qui colle sa bouche et ses mains sur tout ce qui bouge, avec la présence toute spéciale de Brigitte Macron, que cela n’a pas semblé déranger (l’équipe de choc). N’oublions jamais que, tout cela, c’est pour une très bonne cause : celle des enfants. Et certainement pas pour servir des intérêts personnels.
Les Nations Unies et l’agenda 2030
À l’origine de la création de la Fondation des Hôpitaux au XIXe siècle étaient les Rothschild, les grands princes de la philanthropie. Avec le Cercle des Petits Philanthropes, petit frère des Pièces Jaunes, la boucle semble bouclée, et l’on peut être sûr que la prochaine génération saura mettre la main à la poche. Outre le fait légitime et honorable de vouloir faire naître le sentiment d’empathie chez les enfants et de les aider à développer leur altruisme (comment pourrait-on remettre cela en cause ?), on leur explique que les problèmes des autres, et du monde en général, se règlent par l’argent. « La philanthropie est une tradition dans la famille de Rothschild depuis le XIXe siècle. Aujourd’hui, Ariane de Rothschild la perpétue et la réinvente en voulant transmettre aux enfants le goût de donner du temps, des idées, de l’argent. »
L’état d’esprit est différent de celui de l’Opération des Pièces Jaunes puisque, dans la démarche d’Ariane, il s’agit d’éduquer les enfants à gagner de l’argent eux-mêmes pour la bonne cause, et non plus simplement de le demander à leurs parents. Elle a mené dans ce sens un projet, l’École de la philanthropie, « un dispositif d’éducation à la Philanthropie et d’engagement des enfants et des jeunes dans l’agenda 2030 des 17 Objectifs de Développement Durable adoptés par les Nations Unies » pour sauver le monde (ODD).
Ce projet est soutenu par les Fondations Edmond de Rothschild et la Fondation de France, avec l’idée de professionnaliser la philanthropie dans un avenir proche, en responsabilisant les élèves dès leur plus jeune âge aux questions de citoyenneté, de solidarité et d’engagement. Son président, Jérôme Saltet, « l’homme qui voulait infiltrer l’éducation nationale », également PDG du groupe de presse jeunesse Play Bac, a récemment fait parler de lui au sujet d’un projet de partenariat éditorial controversé avec Total Énergies. Il est soupçonné de vouloir « laver le cerveau » des enfants à travers la lecture de ses diverses revues, en partenariat avec les mastodontes du marché économique mondial.
« Adoptés en septembre 2015 par 193 pays aux Nations Unies, les ODD constituent un plan d’action pour la paix, l’humanité, la planète et la prospérité, nécessitant la mise en œuvre de partenariats multi-acteurs. Ils ambitionnent de transformer nos sociétés en éradiquant la pauvreté et en assurant une transition juste vers un développement durable d’ici à 2030. Universels, inclusifs et interconnectés, ces objectifs appellent à l’action de tous et instaurent un langage commun universel. » Avec Disney, Coca-Cola, Lagardère, Atosca, BlackRock, Ardian, l’ONU, les Rothschild et Macron… Bon courage.
Par Maxine
https://lemediaen442.fr/pieces-jaunes-une-affaire-de-famille/
Fin de l’article.
Affaire à suivre : Candace Owens: Brigitte est un homme.
C. Rosenzwitt-Makiewsky-Santri
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